Témoignage : Nelly et les pompiers

26 Mar
2020
Témoignage : Nelly et les pompiers

L'ADCOG relance le blog via une série de témoignages. 

Pour commencer, le témoignge de Nelly DUFAU, diplômée 2019, fraichement secrétaire de l'ADCOG, et en thèse ...

A elle la parole.

Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j’erre ? 

Bien le bonjour la cognitosphère, ici Nelly Dufau, promotion 2019, fraîchement diplômée ! Parce que les B/L (prépa littéraire) sont toujours assignés aux tâches d’écriture, j’inaugure le premier article de cette série dans ce blog dans lequel je parlerai de ma thèse. C’est pourquoi je m’adresse principalement aux élèves actuels de l’ENSC et aux anciens, en bref, à toutes les personnes intéressées par le monde de la recherche (ou par les pompiers de Paris…).

Ma thèse en 100 motS 

Après un stage de 3A au sein de l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées (stage ayant consisté à faire une intervention ergonomique auprès de la Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris sur la refonte d’un de leurs outils de retour d’expérience…), je poursuis en thèse sur le sujet suivant : « Construction et déploiement d’un processus de retour d’expérience dans un système complexe et à risques : le cas de la Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris ». Il s’agit d’une thèse en psychologie ergonomique et en génie industriel qui s’effectuera entre trois entités : le Laboratoire de Génie Industriel de l’école Centrale Supelec qui m’embauche, l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées qui me guide et m’encadre intellectuellement et, évidemment, les pompiers de Paris parce qu’il faudra bien que je trouve mes données quelque part.

C’est un peu loin de ce qu’on fait à l’ENSC, non ?  

Et bien non, pas tant que ça. Quand on sait que la « cognitique » est l’automatisation de la cognition, on est en plein dedans ! Pendant ces trois ans, mon objectif sera de modéliser la sécurité et la perception qu’ont les opérateurs de la sécurité au sein de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP, pour les intimes) pour ensuite leur proposer des modèles leur permettant de mieux capitaliser les connaissances acquises sur le terrain… Sounds familiar ? Et puis qui sait, peut-être que j’aurai besoin de cogniticiens pour élaborer un outil informatique spécifique au retour d’expérience BSPP… Tout ça, bien sûr, en développant des approches à base de facteurs humains et organisationnels.

ET CA NE FAIT PAS PEUR DE FAIRE UNE THESE ? 

C'est vrai que se dire qu'on va être payée au lance-pierre, faire bien plus de 35h/semaine, renoncer à ses week-ends ou même à toute dichotomie entre vie professionnelle et personnelle, ça fait peur. Ce cliché sur le doctorat est tout à fait justifié.  En soi, je suis intimement convaincue que personne n'est fait pour faire une thèse, de la même façon que personne n'est fait pour faire prépa. Même si la recherche m’intéressait déjà quand j'étais à l'école, je ne me serais pas engagée dans un tel projet si le sujet ne me passionnait pas. De plus, c'est quand même l'occasion de me spécialiser dans un domaine pionnier et que je pourrais largement valoriser par la suite dans le monde du travail ! La perspective de sortir de cette expérience en tant que docteur en ergonomie spécialisée dans la culture de sécurité et le retour d’expérience… c’est plutôt enthousiasmant.

A QUOI RESSEMBLENT TES JOURNÉES ?

Toute thèse vient avec un moment assez douloureux, celui de la bibliographie, qui consiste à lire tout ce qui existe sur le sujet, qui a déjà été fait, en français, en anglais... C'est long et ça prend beaucoup de temps. Les moments les plus funs sont quand je vais sur le terrain observer les pompiers travailler (oui, j'aime mon métier) ou faire passer des entretiens. Ensuite, il faut retranscrire, il faut analyser et il faut tirer des résultats... En bref, quand je ne suis pas dans les casernes avec les pompiers, je suis terrée devant mon ordinateur, dans mon laboratoire, dans mon bureau, à boire beaucoup trop de café et à rendre des comptes à mes directrices de thèse. De temps en temps, il faut aussi valoriser son travail ; ça passe par l'écriture d'articles ou de communications (petit article qu'on envoie pour pouvoir faire des présentations dans des conférences). Je compte, à ce jour, deux communications à mon actif (en 3 mois !). C'est stressant et il y a des deadlines, mais c'est aussi plutôt valorisant, quand les retours sont positifs. Il y a beaucoup d'exigences, mais c'est ça, de faire avancer la science !

 

Merci de m’avoir lue.

N’hésitez pas à me contacter sur mon adresse ENSC (nelly.dufau@ensc.fr) si le sujet vous intéresse ou pour toute autre raison.

A bientôt,

Nelly DUFAU

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